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Date de création : 09.08.2011
Dernière mise à jour :
07.11.2022
125 articles
portrait
Ce jeune libertin cherche-t-il à maîtriser sa proie presque offerte en tirant le verrou de la chambre à coucher témoin de futures coquineries ou souhaite-t-il s’extirper des bras d’une belle aux élans possessifs ? Tout l’intérêt de ce tableau peint par Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) réside dans l’ambiguïté érotique de ce couple derrière lequel se profile la violence du désir. Une folle passion teintée d’une soumission à venir que certain(e)s chaud(e)s d’esprit ont attribué à un viol.
Au-delà de l’étreinte des deux protagonistes plongés dans un décor théâtral d’où domine une opulente tenture de couleur rouge cramoisi tombant lourdement sur une couche désordonnée occupant plus d’une bonne moitié de la toile, c’est à une forte puissance suggestive du désir que le spectateur se retrouve confronter. Le peintre nous offre par le biais d’une interprétation libre et détachée la charge sensuelle et sous-jacente d’un érotisme à la limite de l’irréparable basé sur la possibilité du viol. Le désordre du lit, la tenue légère de l’homme (sous-vêtements de l’époque), le jupon chamboulé de sa promise sont autant d’indices que l’acte d’amour pourrait avoir été consommé ou non consentie. Le doute subsiste. Certains historiens et critiques d’art (Jean Pierre Cuzin et Dimitri Salmon, Fragonard : regards croisés, 2007, Mengès) ont même supposé la présence d’un troisième personnage effacé au dernier moment par l’artiste lui-même. Une hypothèse relayée par deux indices majeurs : l’angle au bord du lit serait celui d’un genou plié et l’étoffe qui le recouvre ressemble étrangement au tissu du jupon de la belle convoitée. Ce qui pourrait donner naissance, selon votre serviteur, à une autre interprétation possible. Notre jeune libertin musclé et plutôt gaillard, déjà tout à son affaire avec une de ses soupirantes, serait tenté par l’échangisme. Pourquoi ne pas alors profiter de l’occasion au point de forcer sa jeune partenaire à venir le rejoindre dans un triolisme effréné ! Ce que la belle effarouchée, à la fois excitée et réticente, ne semble pas prête à accepter.

Le Verrou, Jean-Honoré Fragonard, 1774-1778, huile sur toile, 73 x 93 cm, © RMN, Grand Palais (Musée du Louvre),Stéphane Maréchalle
Néanmoins bien campé sur ses deux jambes, cambrant les reins de sa nouvelle proie, le beau brun l’entend d’une autre oreille et assure sa prise. La jeune femme cherche à atteindre le verrou, son amant l’en empêche. Pas de fuite possible. Dans pareil contexte, la question est – va-t-elle succomber à la tentation ? – Au-delà de toute réponse subjective, c’est le mystère qui prime. Pourquoi Fragonard aurait-il effacé au dernier moment cette troisième personne ? Etait-elle indispensable pour souligner la charge érotique et émotionnelle de ce tableau ? Autre supposition, l’homme déjà en sous-vêtement se serait ravisé et chercherait à fuir devant le désir beaucoup trop ardent de la jeune femme. Ce qui paraît peu probable vu la position des deux protagonistes comparable au satyre encerclant sa proie. Comment aurait-il pu se déshabiller et poser ses vêtements sur le fauteuil sans le consentement de la jeune femme qui avait tout le loisir de s’enfuir puisque le verrou n’était pas encore tiré ? Pourquoi lui-même aurait-il renoncé à l’honorer à la dernière seconde ? Il semblerait d’ailleurs qu’il y ait eu de la résistance au regard de préliminaires fougueux : chaise renversée, un bouquet de fleurs à terre, et puis cerise (cliché) sur la gourmandise, la pomme symbole du péché prête à être consommée.
Autant d’ingrédients que Fragonard distille par la savante composition de ses lumières, de son cadrage en diagonale des protagonistes et de cette alternance des tons chauds et sombres où le clair-obscur domine. Il est à noter que les friponneries et autres liaisons secrètes de boudoirs et d’alcôves se pratiquaient à grands ébats déployés sous les auspices tolérants du royaume. Cette peinture est devenue pour le coup un véritable symbole de l’esprit libertin du XVIIIème siècle, incarnation de la passion amoureuse, une ode à la liberté des mœurs, à un libertinage assumé dans tous ses excès. Lorsqu’en septembre 2015, le musée du Luxembourg a pris pour affiche une partie de ce chef-d’œuvre pour illustrer son exposition sur Fragonard Amoureux : galant et libertin, quel n’a pas été le courroux d’une cohorte minoritaire de féministes surpolitisées assaisonnant le mâle de promouvoir ad vitam aeternam la culture du viol. Autre époque, autres mœurs, me direz-vous !

La Beauté du Machisme incurable ?, Le Verrou (détail). Jean-Honoré Fragonard
Genèse du Verrou
1773 : Commande du marquis de Véri
1774/1778 : Jean-Honoré Fragonard l’appellera dans un premier temps L’armoire puis Le Contrat versions plus convenables avant de devenir Le Verrou.
1785 : Après le décès du marquis de Véri, le tableau est acheté 3950 £ par le marchand de tableaux Le Brun, l’époux d’Elisabeth Vigée-Le Brun
1974 : Le musée du Louvre en fait l’acquisition contre 5 150 000 de francs au marchand d’art François Heim qui l’avait acheté 50 000 francs en 1969. L’œuvre est aujourd’hui visible au 2ème étage de l’aile Sully dans la section consacrée à la peinture française du XVIIIe siècle
Harry Kampianne