Canard Duchêne

Installations en cave
Le 6 novembre 2008 à Ludes

Psccccchhhhit ! Non, rien à voir avec un pneu qui se dégonfle ou un pet félon. Ce ne sont que quelques bulles d’un brut estampillé Canard Duchêne amplifiées sous l’imagination soiffarde de votre serviteur. Tchin, je viens de poser mes lunettes spéciales « AffleFlou » pour vernissage bien arrosé. Ludes, c’est le mignon petit bled de passage où un troquet ouvert à sept heures du soir devient une utopie surréaliste. Faut avouer que le coin ne manque pas de caves à champagne. Nectar des dieux ou « rote au foie » si vous avez la malchance de tomber sur un bas de gamme (ce qui arrive plus que l’on ne le pense), il attire et fascine n’importe quel palais débutant ou expert. Il se fait le prince depuis quelques années du mécénat en art contemporain et des grands raouts VIP. Nicolas Feuillatte, Pommery, Veuve Cliquot et récemment Canard Duchêne pour ne citer qu’eux et ne pas sombrer dans le glossaire, tous (disons presque tous) ont contribué à arroser de leurs diverses saveurs des expositions qui parfois ne le méritaient pas. Mais c’est vrai que l’art et le champagne vivent une histoire d’amour qui ne date pas d’hier. La flamboyante Marquise de Pompadour, amie des arts et des lettres sous Louis XV, affirmait que « le champagne est le seul vin que la femme peut boire sans s’enlaidir. » Georges Sand voyait en lui « une aide à l’émerveillement » alors que Amélie Nothomb dans son dernier opus Le Fait du Princeavoue qu’il y a « un instant, entre la 15ème et 16ème gorgée de champagne, où tout homme est un aristocrate. » J’en perçois quelques uns vaguement goguenards se demander ce qu’elle connaît au champagne, celle là ! Détrompez-vous, ce vin en diable est partout où paraît la femme toutes classes sociales confondues. Elle a un pacte avec lui. En réalité l’article est trompeur, le champagne est féminin. Lorsque Véronique Henry parle de son installation conçue avec Olivier di Pizio dans les caves de Canard Duchêne, elle le fait avec ses mots simples, efficaces sans le vernis des experts en communication. Elle trébuche au détour de quelques syllabes, Olivier aussi d’ailleurs malgré son expérience de « Coach » (si si Olivier !) auprès d’artistes en herbe inexpérimentés prêts à consommer de l’art et du cochon à toutes les sauces. Que voulez-vous l’émotion, le trac, c’est humain ! Et le champagne, c’est le meilleur des dynamiteurs.

Harry Kampianne

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Champagne véro et olivier le 6 nov 2008 par