MIAMI BEACH. Du vent, du soleil, des palmiers et 20° début décembre. Une torture. Ce n’est pas tolérable de pouvoir apprécier une promenade sur ce ponton de bord de mer longeant la quasi-totalité de la ville en ne pensant à rien.
Qu’on ne me dise pas que le journalisme, c’est la vie de château ! Il y a des piges qui vous feraient passer pour un jeune milliardaire en goguette à 8000 km de son deux pièces cuisine. Non, Miami Beach n’est pas seulement une ville de retraités plein aux as. J’y vois de la jeunesse dorée sur tranche. J’y vois de somptueuses créatures latinos aux bras de messieurs pas vraiment plus âgés qu’elles. Prostitution ? Allons donc ! J’y vois des Mustang, des Aston Martin, des Maserati parader au trot le long de Collins Avenue. On ne plaisante pas avec la vitesse aux States. J’y vois des fiestas d’arrière bars près du quartier cubain, des ambiances plutôt amicales moins clinquantes que ces rivières de cocaïne qui ont fait la célébrité de Miami Vice. Ici, tout est dans le relâché, l’ostentatoire. Tout ce qui brille allume. Tout ce qui est kitsch entiche. C’est la ville du paraître et de l’enluminure. Ici, tout le monde parle espagnol, la frontière mexicaine n’est pas loin. L’anglais est en réserve. Des premières impressions certes mais elles génèrent en moi un capital sympathie de bienvenue. De toute façon, je ne m’attendais à rien d’autre de MIAMI BEACH.

Si ce n’est que sa grande foire d’art contemporain et ses multitudes satellites (Pulse, Scope, Photo Miami, Design…), 21 au total, auraient dû décevoir pour cause de crise entendue. Que Nenni ! Le scénario catastrophe a été évité. La presse internationale a noté la bonne tenue d’Art Basel Miami. Les spéculateurs brillèrent par leur absence mais les collectionneurs « sérieux » s’en trouvèrent fort satisfaits. De l’air enfin pour laisser place à l’échange raffinée entres passionnés. Fidèle à son faste en cette période « fériartistique », Miami Beach dégorge ses crus, ses yachts et ses terrasses tout en jouant la prudence. La récession n’est pas une mince partie de rigolade. En tout cas les russes ne cherchent pas à s’en soucier. Du moins en apparence. Olga Sviblova, directrice du Multimedia Museum de Moscou, affiche sa confiance au « rêve russe », « Russian dreams » pour les locaux. Une exposition qu’elle orchestre en véritable amiral sûre de son équipage. Autant dire 23 artistes du cru représentatifs d’un art russe créé après le putsch de 1991 et le démembrement de l’URSS. Le Bass Museum of Art se fait l’écho de cette nouvelle âme slave conjurant l’agression des dérives du monde moderne. « DEMOKRATIA ». Molodkine s’interroge. « Et si la démocratie n’était qu’une vieille p… bonne à être gavée de pétrole ? » Private joke bien entendu.

Harry Kampianne

Autre curiosité de cette 7ème édition d’Art Basel Miami:
Les peintures et aquarelles du glam gothico rocker Marilyn Manson exposées à la galerie Brigitte Schenk de Cologne jusqu’au 20 février

Pour l’exposition « Russian Dreams »:
Bass Museum of Art, 2121 Park Avenue (in Collins Park), Miami Beach FL 33139
Tél: + 1 305 6737530
www.bassmuseum.org

Voir le lien vidéo ci-dessous

http://www.youtube.com/watch?v=pt7PAI808K8