Joan Crous, Cenae 9 (détail), pate de verre, © Harry Kampianne

Au regard de l’attention et de la rigueur portés sur cette technique quelque peu méconnue par la plupart des stagiaires, on se dit très vite que tout est une question de dosage et de ventilation. L’un d’entre eux tout fier nous présente dans la paume de sa main une clef en fritte de verre. « Le processus peut paraître complexe mais en faisant simple, j’ai installé une première couche de sable dans un creuset adapté pour de très hautes températures. Ensuite, j’ai choisi une clef afin de créer une empreinte assez profonde dans le sable de façon à pouvoir la remplir de fritte de verre (mélange de verre pilé voire moulu) pour finir par la recouvrir d’une autre couche de sable afin de mettre le tout dans un four que je porte progressivement à 900 degrés. » Pour le temps de cuisson, cela varie, selon Joan Crous, « entre un jour pour les petites pièces et quinze pour les grosses, et le temps de refroidissement à la sortie du four va du simple au double suivant la taille des pièces. Il faut éviter les courants d’air qui pourraient causer des écarts de température trop brusques et ainsi fragiliser l’objet. Une fois le temps de refroidissement respecté, il est temps de l’extirper de sa gangue de sable ». L’aspect « glacé » ou « sablé », selon l’appréciation de chacun, peut vous donner l’impression de tenir entre les mains une pièce rare que l’on dirait exhumer des cendres de Pompéi.

Harry Kampianne